Journées FARE : du 19 au 23 octobre 2020

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Les semaines Football People constituent la plus grande campagne européenne de lutte contre les discriminations et de promotion de la diversité dans le football. Notre objectif est de rassembler plus de 100 000 personnes engagées dans des événements et ce dans plus de 50 pays.

Ces semaines sont organisées par FARE network, une ONG européenne et en France avec le soutien de la LICRA, coordinateur national pour la France.

Les 19 et 21 octobre, la LICRA Bas-Rhin s’est rendue au FC KRONENBOURG durant le stage Futsal avec pour objectif de sensibiliser les jeunes joueurs de football  (20 enfants âgés de 6 à 10 ans).

Le premier jour les débats ont porté sur le racisme et notamment le sexisme dans le sport en présence d’une jeune joueuse du Racing Club de Strasbourg.

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Le deuxième jour, l’intervention s’est déroulée par groupe de 9. D’une part, les discussions ont porté sur les préjugés et stéréotypes après projection de courtes vidéos sur le sujet. D’autre part, les enfants ont répondu à un quizz durant lequel ils ont été amenés à exprimer leur opinion et leur vision sur certains préjugés, avec la possibilité ensuite de participer à l’élaboration d’un tableau symbolisant nos rencontres.

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Lors de la dernière journée, nous avons conviés les jeunes sportifs à la projection de Billy Eliot à l’Odyssée. Le but étant de continuer à débattre sur les questions de genre, à la mesure d’enfants de cet âge. La semaine s’est terminée par un repas en commun.

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Un grand merci à tous les bénévoles impliqués pendant cette semaine FARE et à nos stagiaire et bénévole du service civique, Elise et Yann.

Epidémie de COVID-19 aux Etats-Unis : un énième exemple des inégalités subies par les afro-américains

Des jeunes militant.e.s de la Licra Bas-Rhin ont mené des recherches et rédigé des articles pour étudier l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. Aujourd’hui nous commençons leur publication, avec un article sur les Etats-Unis, les inégalités sociales et la population afro-américaine à partir d’un texte de Houda Elmamouni.

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Synthèse

Si on s’intéresse à la pandémie de COVID-19 aux Etats-Unis, on constate que les afro-américains sont bien plus touchés que le reste de la population américaine. Les données chiffrées publiées par l’Université Johns-Hopkins montrent en effet que la COVID-19 affecte de façon disproportionnée la population afro-américaine. Le but de cet article est de tenter d’expliciter ce phénomène. Les facteurs explicatifs de ces disparités sont en réalité à mettre en lien avec les inégalités sociales que subissent d’ores et déjà les afro-américains. Dès lors, il nous apparaît que l’épidémie de COVID-19 ne fait que confirmer et souligner un bilan malheureusement déjà dressé de nombreuses fois. Ne nous limitant pas à cet amer constat, nous avons entrepris de développer le détail des solutions envisageables selon les professionnels.

1. Un constat : une communauté plus touchée

« Historiquement, quand l’Amérique attrape un rhume, l’Amérique noire attrape une pneumonie » – Déclaration de Demetrius Young, commissaire d’Albany.

L’Université Johns-Hopkins a récemment publié une étude qui met en lumière la manière dont la COVID-19 affecte de façon disproportionnée la population afro-américaine. L’exemple le plus flagrant en est sans doute les résultats obtenus dans le comté de Milwaukee. Les afro-américains y représentent 26 % de la population et 73 % des morts suite à la COVID-19. A Chicago 67% des personnes décédées sont issues de la population afro-américaine alors même qu’ils ne représentent qu’un tiers de la population totale. De plus, dans cette ville les décès sont concentrés dans cinq quartiers du South Side. [1].

Aux Etats-Unis, contrairement à la France, les statistiques ethniques sont autorisées mais tous les États n’ont pas signalé le nombre de décès liés à la COVID-19 par ethnie. Afin d’y remédier, le 27 mars 2020, plusieurs démocrates (des membres du congrès et sénateurs), des avocats membres du Lawyers’ Committee for Civils Rights Under Law [2] (ci-après le comité d’avocats) et des médecins ont réclamé, au sein de différents courriers adressés au département de la santé, la collecte et la publication des données sur les disparités en matière de santé en fonction de l’ethnie [3]. L’idée est de pouvoir adapter la stratégie de santé publique en fonction des résultats, de garantir à ces populations plus touchées un accès aux tests et traitements. Toujours selon le comité d’avocat, l’administration Trump a fait preuve d’un « manque alarmant de transparence et de données » ce qui a empêché « les responsables de la santé publique de comprendre le plein impact de cette pandémie sur les communautés noires et les autres communautés de couleur ».

De manière plus globale, l’Université Johns-Hopkins précise[4] que l’analyse des données démographiques de recensement montre que les comtés majoritairement noirs ont un taux d’infection trois fois supérieur et un taux de décès six fois supérieur à celui des comtés où la population majoritaire est blanche. La conclusion est sans appel, la communauté noire développe de manière plus récurrente la COVID-19 et en meurt de façon disproportionnée par rapport à la communauté blanche.

2. Les raisons :

L’université Johns-Hopkins a identifié cinq facteurs de risque, sociaux ou économiques, augmentant la probabilité d’infection chez les individus afro-américains [5].

  • Vivre dans des logements surpeuplés

Selon Sherita Hill Golden, vice-présidente et cheffe responsable de la diversité à l’Université Johns-Hopkins « les conditions de vie surpeuplées sont un défi difficile qui est le résultat de la ségrégation résidentielle raciale de longue date et des politiques de redlining [6] antérieures ». Ainsi, elle rappelle logiquement qu’il « est difficile pour dix personnes vivant dans un appartement de trois pièces de prendre une distance sociale appropriée ». Ces derniers résident souvent dans des zones pauvres où la densité de logement est élevée [7].

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  • Travailler dans des domaines essentiels

Tout individu travaillant dans des domaines tels que les services alimentaires, le secteur des transports et les soins de santé ne peut pas effectuer de télétravail. Ils sont en première ligne car en contact étroit avec la population.

  • L’existence de maladies chroniques

Une étude [8] citée par les centres américains pour le Contrôle et la Prévention des Catastrophes montre qu’environ 90 % des personnes hospitalisées, car atteintes gravement de la COVID-19, souffraient d’au moins une affection médicale telle que le diabète, les maladies cardiaques, l’hypertension ou les maladies pulmonaires. Selon Sherita Golden, les personnes de couleur ont un accès limité aux aliments sains et sont donc plus susceptibles de contracter ces maladies. Ces taux plus élevés de diabète, de maladies cardiaques et de maladies pulmonaires chez les afro-américains sont bien documentés mais jamais une pandémie n’aura autant mis en lumière ces disparités.

  • Le manque d’accès aux soins de santé par absence d’assurance ou par sous-assurance

Ces personnes sont dans l’impossibilité de gérer leurs problèmes de santé au quotidien, ils ne peuvent se rendre chez le médecin, ni obtenir les médicaments nécessaires. Identifier, suivre et traiter cette maladie chronique, réduit le risque de décès de la COVID-19. En effet, un patient atteint de diabète ou d’asthme mal traité est plus à risque. De plus, ces populations vivent le plus souvent dans des lieux où les établissements de santé sont inadéquats. Enfin, la discrimination et la marginalisation de ces populations les a rendues méfiantes à l’égard du système de santé, ainsi elles sont moins enclines à avoir recours à des soins quand il le faudrait.

  • Le stress et l’immunité

Toujours selon Sherita Golden, des études ont prouvé que le stress a un effet physiologique sur la capacité du corps à se défendre contre la maladie. Elle met donc en avant des facteurs comme « l’inégalité des revenus, la discrimination, la violence et le racisme institutionnel » qui, selon elle, « contribuent au stress chronique chez les personnes de couleur qui peuvent épuiser l’immunité, ce qui les rendrait plus vulnérables aux maladies infectieuses ».

Il faut ajouter à tout ceci les facteurs économiques qui jouent un rôle important. Les travailleurs aux faibles revenus seront moins susceptibles de quitter leur travail pour rester en confinement .A noter que l’ensemble de ces facteurs se combinent souvent chez la population afro-américaine, ce qui ne fait qu’accroître les risques.

3. Les possibilités de solutions

Face aux résultats de ces différentes études, l’université Johns-Hopkins dresse une liste des mesures qui, selon elle, permettraient de lutter contre cette disparité.

Il faut distinguer, d’une part, les mesures telles que « l’établissement de politiques de logement équitable, l’amélioration des possibilités d’emploi et la prise d’autres mesures pour atténuer les inégalités économiques » qui profiteraient aux populations afro-américaines dans le cas d’un nouvel épisode d’urgence sanitaire, et d’autre part, les mesures qui peuvent être prises dès à présent touchant à la manière dont la population est informée des mesures de distanciation sociale. Selon Sherita Golden, la manière dont est donnée l’information peut faire la différence. L’utilisation des réseaux sociaux, la traduction des messages en plusieurs langues, la prise en compte du niveau d’alphabétisation et des différences culturelles sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à effacer ces disparités.

Les disparités en matière de santé auprès des communautés noires sont un problème qu’on ne peut nier aux États-Unis, pour y remédier le pays a besoin d’un déclencheur. La COVID-19, au-delà d’être un révélateur de ces disparités, est en quelque sorte une opportunité pour les gouvernants d’agir pour pouvoir affronter les prochaines crises plus sereinement.

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[1] « Chicago’s coronavirus disparity: black Chicagoans are dying at nearly six times the rate of white residents, data show. » par Reyes C, Husain N, Gutowski C, St Clair S, Pratt G, Chicago Tribune le 7 avril 2020. Disponible à l’adresse suivante :https://www.chicagotribune.com/coronavirus/ct-coronavirus-chicago-coronavirus-deaths-demographics-lightfoot-20200406-77nlylhiavgjzb2wa4ckivh7mu-story.html

[2] Ce comité est un organisme qui cible les inégalités dont sont vicitmes les afro-américains et d’autres minorités ethniques.

[3] Lettre d’un groupe de législateurs démocrates adressée au département de la santé et des services humains datant du 27 mars 2020, disponible à l’adresse suivante : https://www.warren.senate.gov/imo/media/doc/2020.03.27%20Letter%20to%20HHS%20re%20racial%20disparities%20in%20COVID%20response.pdf

Voir également la lettre du Lawyers’ committee for civils rights under law datant du 6 avril 2020, disponible à l’adresse suivante : https://lawyerscommittee.org/wp-content/uploads/2020/04/DHHS-Letter-COVID-19.pdf

[4] « The coronavirus is infecting and killing black Americans at an alarmingly high rate », The Washington Post, 7 avril 2020, par Reis Thebault, Andrew Ba Tran et Vanessa Williams. Disponible à l’adresse suivante : https://www.washingtonpost.com/nation/2020/04/07/coronavirus-is-infecting-killing-black-americans-an-alarmingly-high-rate-post-analysis-shows/?arc404=true

[5] « Coronavirus in African Americans and Other People of Color », University Johns-Hopkins, posté le 20 avril 2020 disponible à l’adresse suivante : https://www.hopkinsmedicine.org/health/conditions-and-diseases/coronavirus/covid19-racial-disparities

[6] Le redlining est une pratique discriminatoire consistant à refuser ou limiter les prêts aux populations situées dans des zones géographiques déterminées

[7] « COVID-19 and African Americans » par Clyde W. Yancy, 15 avril 2020, disponible à l’adresse suivante : https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2764789

[8] « Hospitalization Rates and Characteristics of Patients Hospitalized with Laboratory-Confirmed Coronavirus Disease 2019 » — COVID-NET, 14 States, March 1–30, 2020 https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6915e3.htm?s_cid=mm6915e3_w

Les Ecrans de la Fraternité

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Les Ecrans de la Fraternité : engager un dialogue franc et ouvert pour le vivre ensemble

Un cycle de films, de témoignages et de débats proposé par la Licra Bas-Rhin autour des questions de lutte contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les formes de discriminations, en partenariat avec le cinéma l’Odyssée.

Pour la Licra Bas-Rhin, la Culture et l’Education sont des remparts irremplaçables contre l’ignorance, les discriminations et les extrémismes politiques et religieux. L’association affirme que la solidarité, l’égalité, l’ouverture, la justice sociale, le respect de l’autre, la laïcité sont les valeurs qu’il s’agit de continuer à défendre. Nous partageons l’immense espoir et la conviction que la culture participe à l’accomplissement de l’être humain, à l’émancipation de sa condition et à l’expression des libertés auxquelles nous sommes irrémédiablement attachés.

Cette initiative propose une vision de la culture qui unit et rassemble avec des rencontres avec les acteurs, les structures et les associations engagés dans la défense du vivre ensemble.

Les Ecrans de la Fraternité vont à la rencontre des publics pour promouvoir l’éducation à l’image, l’analyse critique et le débat citoyen.

Il s’agit d’une action culturelle engagée en direction du grand public mais aussi et surtout des jeunes publics, qui souhaite promouvoir un dialogue franc et ouvert autour des questions de racisme, d’antisémitisme et des discriminations.

Principes et fonctionnement

A travers une sélection de films ou de documentaires, une projection et une série d’initiatives qui précèdent et suivent la projection, Les Ecrans de la Fraternité veulent encourager auprès des spectateurs l’expression du discours antiraciste et la mobilisation contre le discours de haine et les préjugés. Il s’agit :

• d’éduquer à la lutte contre les préjugés et les stéréotypes et contre toutes formes de racisme,

• d’éveiller aux dérives du relativisme, de la rumeur, de l’obscurantisme et de la théorie du complot,

• de développer et encourager l’esprit critique,

• de cultiver la tolérance et l’enrichissement mutuel,

• de promouvoir le vivre-ensemble et une société solidaire et fraternelle.

Des pistes et séquences pédagogiques sont proposées afin de répondre aux besoins des équipes enseignantes pour accompagner et susciter des activités de réflexion chez les jeunes publics, dans le cadre de séances scolaires. Lire la suite

Discours puissant de Susan Bro, mère de la victime de Charlottesville

Heather Heyer, une jeune femme de 32 ans a été tuée lors d’une manifestation antiraciste par une voiture qui a foncé dans la foule, faisant une vingtaine de blessés. Sa mère, Susan Bro, lui a rendu hommage lors d’une cérémonie à Charlottesville quatre jours après les faits. C’est à travers ce discours poignant qu’elle nous rappelle à tous que devant l’injustice quelle qu’elle soit, il nous faut toujours « s’indigner ».

 

 

Educapcity, rallyes

Educap rallyes : ce sont des courses citoyennes dont l’objectif est de permettre aux jeunes de 10 à 12 ans  de réfléchir à leur citoyenneté et à leur place future dans la société.

Ces rallyes sont un temps de rencontre entre la jeunesse et tous les acteurs qui œuvrent au quotidien dans sa ville. Les enfants par équipe mixte de six, encadrés par un adulte (enseignant, parent d’élève, etc…) vont échanger avec leurs élus locaux, pompiers, policiers, associations, commerçants…
La Licra Bas Rhin était partenaire de cet événement à Strasbourg. Près de 600 enfants sont venus à la rencontre des bénévoles dans une vingtaine de points de passage.
Ce fut une journée intense, pleine d’enseignements et d’émotion.P1020925 P1020914 P1020915 P1020916 P1020917 P1020918 P1020919 P1020920 P1020921 P1020922 P1020923 P1020924

Forum SCALP de Strasbourg

Quelles libertés, quelle fraternité voulons-‐nous? Quelle France en Europe?
Appel des psychanalystes contre le parti pris du rejet et de la haine

Ce forum, organisé par les psychanalystes rattachés à l’Ecole de la Cause freudienne, sera l’occasion, pour de nombreux intervenants, scientifiques, chercheurs, artistes, écrivains, travailleurs sociaux, militants associatifs, psychanalystes, de donner leur point de vue, défaire partager leur réflexion, à propos de ce que signifierait pour eux l’élection, à la
Présidence de la République, de Madame Marine Le Pen. Nul mot d’ordre, nulle doctrine au principe de ce forum, mais la volonté de laisser place à la pluralité qui s’exprime lorsque la parole est libre, et qu’il faut savoir convoquer lorsque l’heure est grave.
La Licra Bas-Rhin était présente et est intervenue à la tribune.
Intervention de B.Lonchamp : C’est une vieille dame de 90 ans qui vous parle, la LICRA, fondée en 1927, une vieille dame qui intervient souvent dans le champ public mais beaucoup plus rarement dans les débats proprement électoraux.
Nous le faisons pourtant aujourd’hui, comme les psychanalystes à l’origine du présent Forum, parce que il nous semble que la situation est critique au sens premier du terme.
La France qui est la nôtre, à savoir la France républicaine, est comme prise en étau de deux côtés.
D’un côté, la menace de l’islamisme politique, qui se réclame indûment de la foi musulmane pour mener une entreprise destructrice à l’égard des fondements de notre société, et cela sous dans des versions soit dissimulées soit radicales et bien entendu sous la forme de son excroissance monstrueuse qui est le terrorisme djihadiste.
D’un autre côté, en interaction et parfois en miroir avec la menace islamiste, le danger effectif que représente la reviviscence plus qu’inquiétante de l’extrême-droite politique, représentée principalement par le Front National. La LICRA a la mémoire assez longue et la vue assez aiguë pour reconnaître, sous les propos se voulant patelins et consensuels du FN, les strates successives qui constituent ce mouvement :
– la tradition antirévolutionnaire et antirépublicaine, disons pour faire court le maurrassisme
– l’héritage toujours présent du pétainisme et de la collaboration
– l’approbation sous-jacente du projet colonialiste et de ses tenants les plus criminels, l’OAS
– la vieille idée que toute religion autre que le christianisme est porteuse de la destruction de notre société
– les religions visées étant comme de bien entendu le judaïsme et l’islam.
Et encore une fois, ces deux menaces se nourrissent l’une de l’autre – sans parler d’une frange d’extrême-gauche qui ne trouve pas mieux que de porter aux nues des communautés censément racisées au lieu de lutter à sa façon contre les inégalités réelles et profondes qui minent notre société.
Entre ces menaces, les Français attachés à la République, qui forment selon nous la vraie France, sont certainement majoritaires, mais beaucoup d’entre eux sont déroutés, sidérés, amers, dégoûtés, au point de basculer soit dans le vote extrémiste soit dans une désaffiliation complète à l’égard de la politique et de la démocratie. Les réactions de ces citoyens sont largement entretenues par des dirigeants politiques qui sont rarement, dans leur parole ou dans leur comportement, à la hauteur des enjeux du moment. Et pourtant, nous n’avons pas le choix – et se retirer dans l’Aventin de la rancœur ou du sarcasme est aussi une forme de choix, catastrophique à nos yeux. Nous avons tous le devoir de refuser le fatalisme, de proclamer notre attachement à la République et à la démocratie, et de voter, aux présidentielles et aux législatives, pour celles et ceux qui nous semblent à même d’être les défenseurs et les promoteurs des valeurs républicaines et non pas leurs fossoyeurs. Voilà pourquoi la LICRA a remis au jour en 2017 un slogan très ancien mais toujours actuel : votez antiraciste, c’est à dire votez pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité, votez pour la République pendant qu’il en est encore temps.
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La LICRA 67 présente à l’ouverture officielle de la « JOURNÉE INTERNATIONALE DES ROMS »

Répondant  à l ‘invitation de Clément DOLISI, chargé de mission Europe et projets européens, nous avons tenu à être présents à cette manifestation  qui s’est déroulée SAMEDI 8 AVRIL à « LIEU d’EUROPE », à STRASBOURG.roms photo

Sous un soleil printanier radieux, les discours de  Nawel RAFIK-ELMRINI, adjointe au maire de Strasbourg en charge des relations européennes, internationales des Droits de l’Homme, puis de  Valeriu NICOLAE, représentant spécial du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe pour les questions relatives aux ROMS,

ont souligné l’importance attachée par la Ville de Strasbourg et le Conseil de l’Europe au soutien et à la promotion des droits des ROMS, si souvent bafoués ,et évoqué le chemin qui reste à parcourir pour les soutenir vers une meilleure intégration , spécialement dans le domaine de l’éducation.

La LICRA fait partie des associations attachées à lutter contre les préjugés et les discriminations dont les ROMS restent victimes depuis trop longtemps, en Europe comme en France. À ce titre, elle se sent tout spécialement concernée par tout ce qui peut faire avancer cette cause.

La JOURNÉE INTERNATIONALE DES ROMS constitue un précieux rappel de l’importance de cet engagement.

(F.Faller)

Une occasion exceptionnelle de mieux connaître la Licra : l’adhésion « découverte » à 10 €


strasUne adhésion à 10 € : pourquoi ?

La LICRA organise cette année sa convention annuelle à Strasbourg, et la LICRA du Bas-Rhin veut profiter de cette opportunité en créant une nouvelle adhésion, valablement uniquement pour 2017, d’un montant symbolique de 10 €. Ainsi, toute personne qui, proche des valeurs antiracistes de la LICRA, veut manifester son soutien, pourra le faire sans effort financier. Par là-même elle encouragera la Licra à développer ses actions éducatives, ses actions de défense des victimes de discrimination ou d’insultes racistes ou antisémites et son travail de combat contre la haine

Qui peut en bénéficier ?

Toute personne qui n’était pas encore  membre de la LICRA. En effet, l’opération a pour objectif de permettre à un plus grand nombre de mieux connaître l’action de la LICRA, ses valeurs humanistes, apolitiques et laïques, et d’accroître encore sa représentativité.

Quelle est la durée de l’offre ?

L’offre débute le 15 Mars et se termine le 30 Avril. Durant cette période, il suffira de faire parvenir à la LICRA à Strasbourg (9 place Kléber) un paiement de 10 €, pour bénéficier de l’adhésion 2017, valable jusqu’au 31 Décembre de cette année

Faut-il avoir du temps disponible ?

De nombreux membres souhaitent avant tout faire partie de la Licra, lire régulièrement le magazine antiraciste « droit de vivre » qui leur est adressé et encourager ainsi leur association en renforçant son poids, et la plupart sont très fidèles.

Certains mettent à profit des périodes de disponibilité et décident de militer activement, de donner du temps dans des actions éducatives ou d’accueil, cela ne constitue pas une obligation.

Puis-je rencontrer des membres de la LICRA pour en savoir plus ?

Bien sûr, un  petit message adressé à contact@licra67.org, et nous organiserons un moment de rencontre. Et, si vous adhérez rapidement, la convention de la LICRA, à Strasbourg cette année du 24 au 26 Mars, vous accueillera avec plaisir (inscription nécessaire).

einstein3Un dernier argument ?

Laissons la parole à Albert Einstein

50e Convention de la Licra à Strasbourg

strasbourgL’Europe face aux populismes
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe, s’est construite sur l’idée que le renforcement des liens entre les peuples au plan économique, scientifique, politique et culturel était le meilleur moyen de battre en brèche les projets nationalistes qui avaient conduit au désastre.
70 ans après, la fièvre populiste gagne la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, la Belgique, l’Allemagne et la France. Elle porte en réalité une vague extrémiste et xénophobe qui a fait du repli identitaire et religieux son principal levier. Devant nous émerge ainsi non pas une Europe des Nations mais une Europe des nationalismes qui s’unissent pour alimenter un projet de division et d’affrontement.
La crise des réfugiés, devant l’incapacité des Etats européens à fournir une réponse commune et fraternelle, a nourri les discours de haine et de rejet, cristallisant la peur de l’autre et des fantasmes qui semblent ressurgir du passé.
Le combat pour nos valeurs universelles, forgées dans le creuset de l’Europe, n’est pas gagné pour toujours et nous devons faire face à une remise en cause d’une ampleur inédite.
Notre régime de libertés et nos droits fondamentaux seraient les premières victimes de l’arrivée au pouvoir de formations populistes, racistes et antisémites.
Il nous faut absolument stopper cette offensive et redonner aux Européens le goût de l’Europe et de ses valeurs fondatrices. C’est le sens donné à la 50ème convention de la LICRA.
Alain Jakubowicz, Président de la LICRA

Préprogramme
Vendredi 24 mars 2017
15h15 – 16h45
Visite de la Cour Européenne des Droits de l’Homme – Allée des Droits de l’Homme
Juridiction internationale créée en 1959 par le Conseil de l’Europe, sa mission est d’assurer le respect des engagements souscrits par les Etats signataires de la Convention Européenne des droits de l’homme (Inscription obligatoire : nombre de places limité)
18h30
Réception à l’Hôtel de Ville de Strasbourg – 9 Rue Brûlée
Roland Ries, Maire de Strasbourg a le plaisir de vous convier à la réception offerte à l’occasion de la tenue de la Convention nationale de la Licra à Strasbourg
Soirée libre
Samedi 25 mars 2017
Lieu : École Nationale d’Administration
1 rue Sainte Marguerite
9h00
Accueil des participants de la Convention natio¬nale de la Licra
La Convention se déroule dans les bâtiments de l’ENA, situés dans les locaux de l’ancienne prison Sainte Marguerite, à l’entrée du quartier historique de la Petite France
9h30
Ouverture de la Convention
9h45 – 12h30
Travaux des Commissions
12h30 – 14h
Buffet repas sur place
14h00 – 16h30
Conférence-débat : « L’Europe face aux populismes » avec Daniel Cohn-Bendit, Député eu-ropéen de 1994 à 2014, Catherine Trautmann, Députée européenne de 2004 à 2014 et Pierre Henry, Directeur de France Terre d’Asile
En attente de confirmation : Sylvie Goulard, Députée européenne
17h00 – 17h30
Spectacle poétique : « Les migrantes » de Claire Audhuy donne à entendre les témoignages de femmes migrantes, ponctué de chant et de musique. Ces bribes de vie d’Afghanistan, d’Irak, de Bosnie, d’Erythrée sont illustrées en direct
17h30 – 18h30
Rencontres en l’honneur de personnalités qui se sont distinguées en faveur des réfugiés :
Cédric Herrou, agriculteur de la Vallée de la Roya jugé pour avoir aidé des réfugiés, Giuseppina Maria Nicolini, Maire italienne de l’île de Lampedusa, Philippe Martinez, qui a sauvé sur son bateau 1828 migrants en Méditerranée et le prêtre hongrois Zoltan Nemeth (en attente de confirmation)
20h00
Maison Kammerzell – 16 place de la Cathédrale
Dîner républicain dans une Brasserie à l’architec¬ture que l’on dirait issue d’un conte de fées pour un repas de l’amitié autour de spécialités locales
Dimanche 26 mars 2017
Lieu : Hôtel du Département – Place du Quartier Blanc
9h30
Petit déjeuner d’accueil
10h00
Assemblée Générale
Rapport moral par Alain Jakubowicz, Président de la Licra
Rapport d’activités par Roger Benguigui, Secrétaire général
Rapport financier par le Dominique Morel, Trésorier national

12h30 – 14h30
Buffet repas
Clôture de la Convention 2017
14h – 17h
Visite guidée du camp de concentration de Natzweiler-Struthof (sous réserve)

La Licra au Conseil de l’Europe, en tant qu’organisation internationale non gouvernementale

16487139_612962282226637_6233886863282254158_oLa Licra Bas-Rhin, emmenée par le Président de la commission Europe Gilles Bloch, accompagné de Roger Braun et de Claudine Hagège, participait à la Commission des droits de l’homme, ainsi qu’à la plénière : http://www.coe.int/fr/web/ingo/january-2017
Comme à chacune des sessions, les sujets, d’une importance capitale pour la protection et le développement des droits de l’homme dans les 47 Etats membres, se succèdent. Pour n’en citer que quelques-uns, la commission s’est penchée sur la question des droits sociaux, sur les mutilations génitales féminines et le mariage forcé, les migrants et les alternatives à leur rétention, la liberté d’expression, les droits des personnes handicapées ou encore la protection des enfants contre les abus sexuels.
Sur toutes ces question(le processus, particulièrement fouillé est par conséquent assez lent) se succèdent les réunions de groupe de travail, les rapports, les projets de textes, résolutions et recommandations et enfin leur adoption au niveau de la Conférence plénière des OING.
Ainsi lors de cette session a, par exemple, été adoptée une recommandation sur la nécessité de normes garantissant le secret professionnel pour les avocats. http://www.coe.int/fr/web/ingo/texts-adopted
Cette recommandation précise les modalités autorisant un Etat à recourir à la surveillance, après autorisation judiciaire, sans remettre en cause le secret professionnel.
La session a aussi été l’occasion de lancer la campagne contre le discours de haine en France, campagne coordonnée par la LICRA. Cette action est en effet essentielle pour coordonner les nombreuses activités menées par l’Etat, les collectivités, les associations visant à éradiquer les propos haineux. Les parrains de cette campagne étaient plus que prestigieux, puisqu’on reconnaissait, outre la Licra, les représentants du Conseil de l’Europe, l’ambassadeur de France auprès du Conseil, la DILCRAH (Délégation Interministérielle), Jeunesse et Sports, les Affaires Etrangères et la Ville de Strasbourg. Avec de tels parrains et la bonne volonté manifestée, les résultats devraient suivre.
http://www.coe.int/fr/web/no-hate-campaign