Maïna Coroller-Larifla : s’engager pour mieux combattre le racisme

Maïna Coroller-Larifla, étudiante

Maïna Coroller-Larifla, étudiante et militante antiraciste.

« Quand j’étais au lycée, j’étais la seule noire de ma classe. Je dois souvent expliquer aux gens que tu peux être colorée et Française. » Maïna Coroller-Larifla, étudiante à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, lutte au quotidien contre les discriminations. Née d’un père breton et d’une mère antillaise, sa couleur de peau suscite toujours les interrogations. « Le prof de langues me demandait d’où je venais vraiment. J’ai demandé pourquoi et il m’a répondu que j’avais bien des origines de quelque part. »

Parfois, les interrogations se transforment en insultes virulentes. Dans la rue, des inconnus lui ont dit plus d’une fois « sale arabe » ou bien encore « retourne d’où tu viens ».

Déterminée à faire évoluer la société, Maïna s’efforce de répondre aux préjugés mais « en général, les Métropolitains ne sont pas convaincus. Dans leur mentalité, les DOM, c’est trop exotique. »

Sensibiliser les jeunes

Aujourd’hui, Maïna met à profit son expérience au sein de la Cimade, une association de défense des droits des migrants et des réfugiés. Un combat jugé obsolète par certains : « Quand je parle de racisme, on me dit que c’était il y a cinquante ans. C’est difficile de montrer à des personnes qui se disent non racistes qu’elles ont un comportement raciste. »

Avec la Cimade, la jeune militante intervient directement dans les lycées et les collèges, notamment grâce à un jeu de l’oie revisité. Des cases telles que « retour à la frontière » ou « contrôle de police » ainsi que des cartes « débat » permettent de faire prendre conscience aux adolescents des conditions d’arrivée des migrants, souvent difficiles sur les plans humain et financier. « L’association nous distribue aussi un guide de réponses pour déconstruire les idées reçues sur les migrants », ajoute-t-elle.

L’étudiante estime que le dialogue et la pédagogie sont indispensables malgré quelques périodes de découragement : « Je ne devrais pas avoir à me justifier et c’est triste de devoir le faire. Mais ça peut toujours servir, il y a sûrement quelqu’un qui s’en souviendra. »